Les figures de style du chiasme et de la réversion

Les figures de style, nous les employons tous les jours, sans en être bien conscients. 
Il nous arrive même de les fredonner : « La vie ne vaut rien, rien […] rien ne vaut la vie ! »

Cette phrase, extraite d’une chanson bien connue d’Alain Souchon, est une belle occasion de se pencher sur deux figures de style peu connues, à savoir le chiasme et la réversion.

C’est tout de même fascinant comme le fait d’interchanger deux éléments renverse à ce point une idée.
C’est à mon sens simplement génial, voilà pourquoi j’aime tant les mots, leur jeu, leur magie.

Le procédé utilisé ici est une réversion, nom emprunté au latin reversio, « retour en arrière », et reversum,
« retourner ». C’est seulement au XIXe que ce mot sera employé pour décrire cette figure de style qui consiste à reprendre en les inversant les termes d’une proposition pour en former une nouvelle de sens différent.

Cette figure fonctionne comme un miroir parfait. On peut la représenter par le schéma AB-BA.

  • « Il faut manger (A) pour vivre (B) et non vivre (B) pour manger (A). »
  • « L’absence de preuve n’est pas preuve de l’absence. »
  • « Un pour tous et tous pour un. »

La réversion est la déclinaison la plus primitive du chiasme, avec lequel elle est parfois confondue.

Le chiasme (prononcez [kjasm]), du grec khiasmos, « disposition en forme de croix », issu de khi, lettre grecque en forme de croix, est une figure qui fait se mêler quatre termes différents.

Ces termes s’actionnent par deux. Ils sont de même nature et de même fonction dans chaque partie de phrase et sont placés en miroir inversé.

On représente le chiasme par une croix ou par un schéma AB-B’A’.

  • « Vous êtes (A, verbe) aujourd’hui (B, adverbe)
    ce qu’autrefois (B’, adverbe) je fus (A’, verbe). » (Corneille, Le Cid.)
  • « La neige fait au Nord ce qu’au Sud fait le sable. » (Victor Hugo, La légende des siècles.)

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